Accusé de blasphème, Usman Buda est assassiné par la foule dans la rue au Nigeria

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Dans l'État de Sokoto, au Nigeria, un boucher musulman a été lapidé dans la rue pour un prétendu blasphème.

Usman Buda, boucher musulman, a été assassiné dimanche dans l'État de Sokoto au Nigeria. Accusé de blasphème, il a été pris à partie par la foule en colère sous les cris de "Allah Akbar".

Dans une vidéo insoutenable, on le voit titubant sous les jets de projectiles et les coups de bâton.

"Ils ont commencé à lui jeter des pierres et à le poignarder avec des couteaux", explique un témoin auprès du Daily Trust, "nous sommes d'abord intervenus et avons essayé de le sauver mais nous avons été submergés par eux. Nous avons rapidement prévenu la police mais il a été tué avant leur arrivée".

Selon la police, il aurait été transporté inconscient vers un hôpital et y serait décédé. Le porte-parole du commandement, Ahmad Rufai, a publié un communiqué selon lequel "un appel de détresse a été reçu vers 9h20 du matin indiquant qu'un Usman Buda 'M' de la région du gouvernement local de Gwandu, un boucher à l'abattoir de Sokoto, aurait blasphémé le Saint Prophète Muhammad [SAW] et, par conséquent, a été assailli et attaqué".

"À son arrivée, la foule s'est échappée des lieux et a laissé la victime inconsciente, où elle a été secourue et emmenée à l'hôpital universitaire Usmanu Danfodio de Sokoto [UDUTH] pour y être soignée et a ensuite été confirmée morte."

Un vendeur du marché réfute l'accusation de blasphème. "Je sais qu'Usman aimait les conversations sur les questions religieuses, mais je ne l'ai pas entendu, même pour une fois, utiliser des remarques désobligeantes contre les compagnons du Prophète", a-t-il affirmé dans des propos repris par le Daily Nigerian.

Une enquête est en cours. Le gouverneur de l'État de Sokoto a appelé la population à ne pas se faire justice soi-même. Puis, rappelant que l'État de Sokoto est à majorité musulmane, il a demandé aux habitants, au sujet du Prophète, de "respecter et de protéger sa dignité et sa personnalité".

Ce drame n'est pas sans rappeler le lynchage de l'étudiante chrétienne Deborah Emmanuel, accusée de blasphème, lapidée et brûlée au Nigeria en mai 2022.

M.C.


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